Mazda CX-90 2024 – Le nouveau Roi du segment

Le nouveau Mazda CX-90 impressionne par sa mécanique, son look haut de gamme et son habitacle luxueux. Avec un prix aussi compétitif, plus de puissance et une cote de consommation inférieure à la majorité du segment, le CX-90 sera certainement un véhicule populaire sur nos routes au cours des prochains mois.

Le CX-9 est dans l’alignement chez Mazda depuis 2008. La deuxième génération nous est arrivée en 2017 et à l’époque, c’était le nec plus ultra du segment des VUS intermédiaires à trois rangées de sièges. Or, au fil du temps, la concurrence s’est intensifiée avec l’apparition de véhicules comme le Kia Telluride ou le Ford Explorer de nouvelle génération qui ont eu un certain impact sur ses ventes. Il était donc temps pour Mazda de mettre le CX-9 au rancart et de le remplacer par un nouveau VUS porte-étendard offrant plus de puissance, plus de luxe, plus de technologie et plus d’électrons pour réduire sa consommation. Son nom - le CX-90.

Rappelez-vous que depuis plusieurs années, le choix de motorisations chez Mazda se limitait soit à un 4 cylindres de 2 litres, soit à un 4 cylindres de 2,5 litres avec ou sans turbo. Niveau transmission, certains modèles comme la MX-5 et la Mazda3 étaient offerts avec une boîte manuelle à 6 rapports, sinon, la seule option était une boîte automatique, aussi à 6 rapports. Avec le CX-90 2024, les choses ont grandement changé.

Tout d’abord, le CX-90 pourra être muni d’un 4 cylindres de 2,5 litres, mais uniquement en version PHEV. Il s’agit de la toute première Mazda à intégrer la technologie e-SKYACTIV hybride rechargeable que l’on retrouve aussi avec le plus petit CX-60 qui n’est malheureusement pas disponible sur notre continent. Le moteur à combustion se voit donc jumelé à un moteur électrique alimenté par une batterie de 17,8 kWh. Ensemble, les deux moulins développent une puissance de 323 chevaux et 369 lb-pi de couple.

L’autonomie électrique du CX-90 PHEV s’élève à 42 kilomètres et en mode hybride et sa cote de consommation combinée est de seulement 4,2Le/100, ce qui lui permet de parcourir jusqu’à 789 kilomètres avec un seul plein, ce qui est assez impressionnant pour un VUS à trois rangées de sièges! Pour ceux qui se posent la question, vu la taille de sa batterie, le CX-90 PHEV est éligible à la subvention provinciale de 5 000$, mais malheureusement, il lui aurait fallu 8 km d’autonomie de plus pour obtenir les 5000$ du fédéral.

Si le CX-90 PHEV impressionne par son efficacité énergétique, il en va de même pour sa version hybride légère « M Hybrid ». Cette déclinaison du CX-90 est munie d’un tout nouveau 6 cylindres en ligne de 3,3 litres turbocompressé, jumelé à une boîte automatique à 8 rapports et à un système semi-hybride de 48V installé en sandwich entre le moteur et la transmission. Il s’agit ici de tout un changement de cap pour Mazda. Avec ses 340 chevaux et 369 lb-pi de couple pour les versions GT-P et Signature (280 chevaux et 322 lb-pi de couple pour les versions GS, GS-L et GT), ce moteur est en fait le plus puissant jamais installé sous le capot d’un véhicule de production Mazda.

Ce qu’il y a d’encore plus important que ça à nos yeux, c’est que cette puissance est transmise en priorité non pas aux roues avant, mais aux roues arrière. Ce type de rouage est communément appelé une traction intégrale rear-biased et normalement, on le retrouve davantage chez des marques comme BMW que chez des marques traditionnellement plus comparables à Mazda, comme Honda ou Toyota. Le plaisir de conduire du CX-90 se veut donc supérieur non seulement au CX-9 qu’il remplace, mais aussi au reste du segment!

À première vue, il faut avouer que sachant qu’en ce moment, à peu près tous les autres manufacturiers concurrents se ruent vers l’électrique, la décision de développer un 6 en ligne avec une traction intégrale rear biased pour en faire leur moteur à combustion le plus puissant à ce jour, ça pouvait paraître un peu, pour ne pas dire très champ gauche comme décision de la part de Mazda. On pourrait donc se demander; « avec le prix à la pompe qui augmente sans arrêt et la consommation d’essence qui est de plus en plus au centre des préoccupations des consommateurs, qui va acheter ça? ».

La réponse à cette question se trouve lorsqu’on observe le reste du segment. Considérant que GM offre des VUS de 310 chevaux, que l’Explorer ST de Ford a un V6 de 400 chevaux et que le Dodge Durango peut être muni d’un V8 de 710 chevaux, nous aurions tendance à dire que ceux qui vont acheter le CX-90, c’est nous, les Nord-Américains. Et ça tombe bien, car même s’il est assemblé au Japon, il s’adresse précisément à notre marché!

« Pour aujourd’hui, en été 2023, c’est bien beau ces dinosaures à trois rangées de sièges qui consomment leur propre jus de fossiles, mais le futur est ailleurs », diront certains. Vous avez raison. Oui, quelques VUS intermédiaires à trois rangées de sièges électriques arriveront sur notre marché. Les Coréens par exemple s’en viennent d’ici plus ou moins un an avec les Kia EV9 et Hyundai IONIQ 7 qui seront 100% électriques, même chose chez Volkswagen avec l’ID.8 et Ford devrait aussi commercialiser un Explorer EV en 2025. Et soyons de bon compte, ces véhicules risquent d’être très intéressants! Mais il faut dire aussi qu’appart ça, il n’y a rien d’autre d’électrique qui sera commercialisé sur notre continent à court terme dans ce segment!

Faisons aussi preuve d’un peu de réalisme. D’ici à ce que ces VUS électriques soient dévoilés, que les rondes de précommandes ouvrent, que vous fassiez votre dépôt et que les concessionnaires commencent à les recevoir au compte goûte, si votre enfant entre à l’université aujourd’hui, il y’a de fortes chances qu’il finisse son BAC avant que vous puissiez prendre livraison du vôtre! Donc ce que le CX-90 fait en réalité, c’est qu’il répond à la demande actuelle et sa cote de consommation en est justement un bel exemple!

9,5 litres aux cent, c’est la cote de consommation combinée des versions les plus puissantes de 340 chevaux du Mazda CX-90! Vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est moins que les Américains, mais c’est aussi à peine deux dixième de plus que les versions moins puissantes de 280 chevaux. En fait, 9,5L/100 km, c’est mieux que tous les autres concurrents à moteur V6 du segment qui, au minimum, ont un bon 50 chevaux de moins (Atlas, Pathfinder, Passeport, Telluride, Palisade etc.). Mais le plus impressionnant, c’est que cette cote de consommation est meilleure aussi que d’autres concurrents alimentés d’un petit 4 cylindres, comme le Highlander ou l’Ascent …qui ont encore moins de puissance!

Ainsi, en observant ce qui se fait d’autre dans ce segment – qui est extrêmement populaire par ailleurs, on réalise que pour Mazda, offrir un produit plus puissant, plus plaisant à conduire et qui en plus, consomme moins, c’est pas mal ça la définition automobile de l’expression win-win!

Dès le premier coup d’œil, on réalise que le CX-90 est définitivement plus raffiné que le CX-9 qu’il va remplacer. Sa partie avant par exemple est plus large et plus imposante avec sa calandre à motifs verticaux. À l’arrière, le pilier D est très courbé, semblable au pilier arrière de la Mazda 3, alors que ses feux toute en longueur et très minces rappellent ce qu’on peut retrouver sur certaines BMW.

Sur les côtés, une simili prise d’air sur les ailes nous indique ce qu’on a sur le capot et les flancs sont très épurés, ce qui selon Mazda, créer plus de contrastes pour faire ressortir ses courbes, ce qui est particulièrement visible avec la couleur rouge artisanal métallisé. Au niveau des jantes, vous aurez droit à du 18 pouces sur la version GS, 19 pouces sur la GS-L et 21 pouces pour les autres versions.

Finalement, côté pratico-pratique, la capacité de remorquage du CX-90 2023 est de 3500 lb pour les versions GS, GS-L, et pour les versions PHEV, alors que pour les GT, GT-P et Signature, elle monte à 5000 lb. Pour ce qui est du volume de coffre, on parle de 2 124L avec les sièges rabattus, ce qui est excellent.

En prenant place à bord du CX-90, on remarque tout de suite qu’à peu près tout a été renouvelé par rapport au CX-9. On a donc droit à un nouveau volant au look très premium et derrière celui-ci, notre version Signature offrait un écran d’instrumentation entièrement numérique de 12,3 pouces avec une infographie très moderne.

Pour ce qui est de l’écran multimédia, son diamètre est aussi de 12,3 pouces avec la version Signature, sinon, il passe à 10,25 pouces pour les autres versions. Comme toujours chez Mazda, l’écran est très reculé sur le tableau de bord et il est tactile uniquement lorsqu’on utilise Apple CarPlay ou Android Auto. Sinon, on doit naviguer dans les menus avec la roulette placée dans la console centrale, ce qui est loin d’être un défaut, puisque c’est probablement la roulette la plus intuitive de l’industrie présentement, même chose pour les boutons physiques de la climatisation. Donc dans l’ensemble, niveau ergonomie, le CX-90 conserve la philosophie « Jinba Ittai » de Mazda, ou tout est conçu pour être efficace quand on conduit, chose que nous apprécions grandement.

Là où le CX-90 se démarque par rapport aux autres produits de la marque par contre, c’est au niveau des matériaux et de la qualité de finition. En étant assis derrière le volant, on a carrément l’impression d’être à bord d’un VUS qui frôle les 100 000$ - les cuirs sont haut de gamme, le bois d’érable dans la console et dans les portes est haut de gamme, les surfaces en tissus avec surpiqûres Kakenui fait haut de gamme et l’option cuir Nappa beige Windsor fait encore plus haut de gamme! Donc à l’exception peut-être des haut-parleurs Bose qui offrent une qualité de son acceptable, le niveau de luxe de l’habitacle du nouveau Mazda CX-90 est franchement impressionnant sur toute la ligne!

Finalement, pour ce qui est des places arrière, notez qu’à l’exception des modèles GS et GS-L de base, vous aurez droit à des fauteuils capitaine à la 2e rangée et dans la version Signature, ils sont ventilés en plus! Sinon, niveau dégagement, ce n’est pas l’espace pour les jambes et la tête qui manque, car puisque le CX-90 est construit sur une nouvelle plateforme, son habitacle est encore plus spacieux que celui du CX-9. Ce gain d’espace se remarque également à la 3e rangée.

Avec son gain de puissance appréciable, son nouveau moteur, sa nouvelle boîte de vitesse, son nouveau look et son habitacle très luxueux, on pourrait croire que le CX-90 se vend à un prix très onéreux, mais non, c’est loin d’être le cas! En fait les versions munies du six cylindres en ligne se détaillent grosso modo entre 46 000$ et 63 000$, alors que les versions PHEV affichent un prix entre 55 000$ et 65 000$ moins les subventions. Il s’agit donc de prix très compétitifs par rapport au reste du segment.

Avec son prix compétitif, sa puissance, la façon dont il se conduit, son look premium et son habitacle très premium, l’expression qui décrit le mieux le nouveau Mazda CX-90 2024 est l’expression souvent utilisée dans le monde de la boxe « frapper au-dessus de son poids ». La version la plus dispendieuse du CX-90 est de 20 000$ à 25 000$ de moins que des véhicules de luxe à moteur six cylindres comme les BMW X5, Mercedes-Benz GLE et Genesis GV80. Entendons-nous ici, certes, il y a une différence entre le CX-90 et ces véhicules, mais selon nous, cette différence ne vaut tout simplement pas ce prix-là.

Le CX-90 ne risque donc pas nécessairement de faire mal aux ventes des Allemandes de luxe, mais c’est plutôt les marques japonaises de luxe comme Acura, Lexus et Infiniti qui risquent d’être affectées. Bien joué Mazda!